Accessibilité à l’information : la place du français dans le milieu des sports et loisirs

Chaque année, de nombreux nouveaux programmes sont mis en œuvre dans le milieu des sports et loisirs au Canada. Ceux-ci émanent majoritairement d’organismes et d'associations sportives anglophones. Le Réseau Accès Participation a vu le jour en 2013 avec la mission de rendre les informations et connaissances littéraires en anglais accessibles aux communautés francophones à travers le pays, tout particulièrement au Québec.

L’accessibilité pour tous et toutes

D’entrée de jeu, pour les besoins de cette lecture, définissons le mot « accessibilité ». Cette accessibilité que nous abordons dans cet article s'exprime sous différentes facettes, non seulement d’un point de vue technique et éducatif, mais aussi au niveau financier.

Sans la diffusion en français des informations sur les possibilités de financement provenant du fédéral, une communauté canadienne francophone peut facilement se voir exclue d'une enveloppe budgétaire, tout simplement par manque d’information. Et oui, ça peut être aussi bête que ça! À la lecture concrète des retombées monétaires depuis la création du RAP il y a 10 ans, l’impact de notre travail prend tout son sens. Jusqu'à maintenant, le RAP a permis aux communautés francophones d’accéder à plus de 10 millions de dollars en subventions pour leurs projets de sports et loisirs. Il va sans dire que ce chiffre illustre la portée de nos efforts et insuffle une très grande fierté qui nous motive au quotidien à poursuivre notre travail de rédaction et de traduction.

L’évolution de la langue dans le milieu sportif

La langue et la traduction n’ont rien d'anodin dans le domaine du sport et du loisir. Il faut exercer une certaine finesse pour permettre au lecteur de comprendre des textes parfois techniques et complexes. Que ce soit à travers les spécificités d’une demande de financement, de la description d’habiletés sportives ou encore de la définition d'un concept phare comme « littératie physique », les défis sont nombreux et continuent à se multiplier avec l’enrichissement du vocabulaire au fil du temps.

Nous pouvons notamment constater que d’un organisme à l’autre, certains termes sont répandus, alors que d’autres le sont moins. Il suffit de penser aux concepts de littératie physique et de développement à long terme de l’athlète, dont l’emploi a grandement gagné en popularité au cours des dix dernières années, évoluant du statut de termes nouvellement implantés à celui de concepts phares utilisés au niveau international.

Les casse-têtes du français

Loin d’être un processus de traduction littérale, la traduction en français se rapproche plutôt de l’adaptation. Par souci d’équité et d’accessibilité, il faut tenir compte de la réalité de la société canadienne, qui est composée de diverses minorités ethniques, de communautés autochtones, 2ELGBTQ+, etc. L’emploi d’une écriture épicène, voire inclusive est de mise. La clé est l’utilisation de formulations neutres, sans faire allusion au genre. Ça permet entre autres de voir un monde beaucoup plus diversifié, qui n’est pas limité aux représentations masculines.

Un autre défi constant est de communiquer efficacement le message en tenant compte d’une particularité de la langue française : elle prend généralement 15% plus de mots que l’anglais, et donc plus d’espace visuel (en raison des nombreux articles notamment). Par exemple, lors de la traduction d’un mot-clic faisant 280 caractères en anglais, il faudra souvent utiliser une phraséologie plus succincte et directe. L’adaptation d’un slogan publicitaire ou d’une infographie peut aussi se révéler un véritable casse-tête. Le slogan doit être court, accrocheur pour le public cible, et doit bien refléter la signification de la langue de départ, qui s’inspire souvent d’expressions idiomatiques et de rimes.

L’adaptation

Il existe donc une différence importante entre la traduction, plus littérale et l’adaptation qui tient compte du public cible, des régionalités et du format. Par souci d’intérêt, de cohérence et d’uniformité; nous allons bien au-delà de la simple traduction. Nous jouons parfois un rôle dès les premiers balbutiements de campagnes de communication afin de mettre de l’avant des textes de qualité qui permettront l’accès à des initiatives novatrices.

par Julien Laforest et Nancy Eng

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